Gaëtan Reilhan, un jeune président à la tête de la coopérative Origine Cévennes

8 Août 2021

Nouveaux emballages durables, une belle récolte en prévision, un grand projet de traçabilité… Les ambitions ne manquent pas pour le tout jeune président Gaëtan Reilhan de la coopérative Origine Cévennes. A 35 ans, il est devenu depuis le 22 juillet 2020 le président de la coopérative cévenole. Installé depuis 2016, à Mandagout, sur 1,5 ha d’oignons doux des Cévennes, il accueillera dès l’an prochain son frère sur l’exploitation.

Comment avez-vous pris la présidence de la coopérative Origine Cévennes ?
L’an passé, après le départ du président sortant, il n’y avait plus trop de solutions. Il n’y avait plus grand monde qui avait les connaissances pour prendre la présidence. J’ai été élu par le conseil d’administration. Alors, j’ai pris la présidence d’Origine Cévennes pour continuer le développement de cette coopérative. C’est un rôle que je prends à cœur, mais réellement je ne m’attendais pas à prendre la présidence aussi tôt ! 

Quelles sont vos ambitions en tant que président ?
Nous avons mis en place une nouvelle traçabilité au sein de la coopérative et de tous les producteurs. Ce n’est pas anodin pour l’entreprise. Il s’agit de l’utilisation d’un nouveau logiciel de traçabilité qui permettra de tracer les oignons, les pommes et les châtaignes du champ jusqu’au client final. Ce sera une traçabilité informatique et non plus papier qui donnera un historique de la parcelle et une traçabilité en station de conditionnement à la coopérative. Jusqu’ici, cette traçabilité existait mais elle n’était pas instantanée. Il va nous falloir encore deux à trois ans d’installation pour que cette traçabilité soit effective pour tous. Son lancement aura lieu en cours de saison. Nous basculerons sur du 100 % informatique la saison prochaine. 

De nouveaux emballages font leur apparition pour les oignons doux des Cévennes ?
C’est un travail que nous avions débuté avec l’ancien président, suite aux annonces faites de l’interdiction du plastique pour les conditionnements inférieurs à un kilo. Il s’agit de nouveaux emballages 100 % en carton ou 100 % en cellulose. Nous avons décidé de supprimer le plastique en le remplaçant par du carton pour les barquettes et de la cellulose pour les filets. Dès cette saison, nous croisons les doigts pour que les consommateurs apprécient notre démarche plus durable sur les emballages. Pour ce faire, nous avons changé de machine d’emballage à la coopérative, en investissant dans une machine à hauteur de 90 000 euros. En effet, tout changement d’emballage coûte cher. En parallèle, la crise du COVID nous a montré que les consommateurs avaient davantage privilégié le préemballé plutôt que l’oignon doux des Cévennes en vrac, avec une progression de 15 %. Il nous a donc fallu optimiser les cadences sur chaque ligne d’emballage pour satisfaire la demande client et passer en 2/8 pour atteindre 1,6 millions d’unités commercialisées. 

Quelles sont les premières prévisions que vous pouvez donner à quelques semaines du début de campagne de l’oignon doux des Cévennes ?
En tant que producteurs, nous sommes optimistes. La solidarité entre les producteurs et les riverains a joué après les inondations du 19 septembre 2020. Et nous sommes fiers d’annoncer que malgré ces intempéries nous n’avons pas perdu de surfaces de production. Et, malgré le printemps pluvieux que nous avons essuyé, nous sommes plutôt confiants. La récolte s’annonce bonne. Nous serons plutôt sur une bonne année avec un objectif : atteindre les 2 500 tonnes récoltées. 

Avez-vous des velléités de développer la production en bio ?
Le bio fait partie de nos ambitions. En pommes, par exemple, nous sommes quasiment à 100 % certifiés bio. Le dernier producteur de pommes Reinette du Vigan devrait passer en bio l’an prochain. En oignon, cette bascule est plus délicate. Nous travaillons sur un programme de recherche sur l’oignon doux des Cévennes bio. Mais, ce n’est pas évident car il faut tenir compte du maintien du rendement et du volet économique de l’exploitation et de la coopérative. Nous sommes dans un programme d’essais expérimentaux financés par la Chambre régionale d’agriculture sur la culture spécifique de l’oignon doux des Cévennes. Dans le cadre de la culture de l’oignon doux des Cévennes bio, il faut aussi tenir compte du désherbage. Nous travaillons actuellement sur un possible désherbage mécanique. Le prototype de la machine est déjà en cours d’utilisation et des essais à grande échelle seront menés au printemps prochain. Une étude technico-économique est programmée en parallèle sur le bio-contrôle. Il va falloir encore 2 à 3 ans d’essais. 

Y aura-t-il une fête de la récolte à la fin du mois d’août ?
Cette année, nous n’organiserons pas de fête de la récolte. Le COVID nous en a dissuadés pour des questions logistiques et de respect des barrières sanitaires. En revanche, la foire de la pomme et de l’oignon doux des Cévennes qui se déroule chaque troisième dimanche d’octobre dans la commune du Vigan est prévue le dimanche 24 octobre. Ce sera l’occasion de célébrer l’oignon doux des Cévennes, les producteurs, le terroir et tout ce qui fait le tissu social de nos terres cévenoles.